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DEFINITION

 

Qu'est ce que l'Hypnose ?

 

Le terme hypnose, issu du grec « hupnoein » se traduit par "endormir". Cependant, apparenter l'hypnose au sommeil serait une grossière erreur car ces deux états sont différents.

L'hypnose correspond plutôt à un état modifié de conscience, aussi appelé « hyperconcentration détendue ».  Elle pourrait donc se définir comme un "Etat de fonctionnement psychologique par lequel  un sujet, en relation avec un praticien, expérimente un champs de conscience élargi" (L'Aide-Mémoire d'Hypnose) .


Grâce à ses recherches en neurosciences Milton Erickson, a démontré que l'état hypnotique est en fait d'une grande banalité, que chacun peut expérimenter plusieurs fois en une journée.


L'hypnose fut utilisée dans ses débuts pour certains spectacles de foules et continue à l'être mais devient de plus en plus sollicitée dans des traitementscontre le tabagisme par exemple, en médecine. L'hypnose y est utilisée pour de petites opérations comme nous le verrons plus tard et prend de plus en plus d'ampleur.


 

              Les deux grandes catégories d'hypnoses pour le public:

 

  • L'hypnose Classique: celle utilisée lors des spectacles, elle fonctionne avec des suggestions directes telles que « les requins sont gentils » et ayant pour but de changer l'avis du patient sur le sujet traité. Une suggestion très explicite répétée de nombreuses fois dans l'esprit de l'hypnotisé telle que l'exemple donné précedemment changera sa vision sur le sujet traité. Cela peut donc permettre de lutter contre des phobies ou bien, lors des spectacles, d'endormir quelqu'un grâce à une simple suggestion directe : « je veux que vous dormiez maintenant ! » Elle permet de lui faire exécuter ensuite n'importe quel désir de l'hypnotiseur pour divertir le public, comme le fait Messmer, grande figure de l'hypnose de notre époque. 

 

  •  L'hypnose Ericksonienne est celle qui s'utilise dans le domaine médical. Comme disait Erickson: « L'hypnose, c'est une relation pleine de vie qui a lieu dans une personne et qui est suscitée par la chaleur d'une autre personne. » Elle touche le patient en profondeur, dans son esprit. L'hypnothérapeute accède à l'inconscient du malade. L'inconscient de notre cerveau correspond à 85% de notre fonctionnement global, il contrôle et gère tout ce qui est automatique dans notre corps comme la respiration, l'équilibre... L'inconscient contient toute notre mémoire interne depuis notre enfance et n'a aucune notion du temps, c'est pourquoi certains événements de notre passé oubliés peuvent nous revenir à tout moment sous forme de flash ou de rêve. Il contrôle également nos sens et nos émotions. L'hypnothérapeute s'adresse donc à notre inconscient pour gagner du temps plutôt que de s'adresser au patient directement. Pour pouvoir échanger avec cet inconscient du patient, le thérapeute doit utiliser un langage plus simple car son fonctionnement est semblable à celui d'un jeune enfant. Il doit donc discuter en utilisant un langage métaphorique pour que notre inconscient puisse comprendre. Grâce au thérapeute, il est donc possible d'accéder à des informations intimes, traumatismes refoulés, ou encore injonctions des parents toutes enfouies en nous dans notre inconscient.

 

 

 

 

 

 

 D'UN POINT DE VUE SCIENTIFIQUE:

 

 

   

 

 

 

 

L'hypnose, comme toute thérapie, possède un aspect scientifique: lorsqu'un patient est en transe, certaines zones de son cerveau sont très actives et d'autres ne le sont presque pas.

 

Lors d’une hypnotisation, l'hypnotisé ressent une courte augmentation de son débit sanguin et ensuite un relâchement musculaire, il semble prêt à « s'endormir ». Le patient (selon les cas) ne ressent que quelques effets dans son corps lorsqu'il est hypnotisé. Cependant, pour pouvoir se mettre en veille, ne plus ressentir la douleur, avoir certaines imaginations, il faut que le cerveau subisse certaines modifications temporaires. Tout d'abord, le cerveau de l'hypnotisé observe une désactivation de son précunéus, appartenant au lobe pariétal, et de son cortex cingulaire antérieur (lobe temporal), parties du cerveau stimulant tous les nerfs. La douleur n'est plus ressentie grâce à l'augmentation de la modulation fonctionnelle entre le cortex cingulaire antérieur et les nerfs servant à exprimer la douleur. Pour donner une définition, nous pourrions dire que la douleur est "une expérience subjective sensorielle et émotionnelle désagréable liée à une lésion d'un tissu, potentielle ou réelle" (Inserm). Plus communément expliquée, la douleur correspond à ce que le patient ressent. La perception douloureuse est acheminée grâce aux fibres nerveuses, d'abord vers la moelle épinière et de là vers le cortex cérébral. Tout le cortex cingulaire antérieur encaisse le ressenti émotionnel suscité par le stimulus douloureux et le cortex prégénual, impliqué dans les processus cognitifs et émotionnels, et s'ouvre au thérapeute.
 

Par la suite, le cortex cingulaire postérieur, partie du cerveau stockant les informations de notre mémoire, se voit également désactivé afin de pouvoir être pleinement ouvert à l'hypnothérapeute. 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Il fut remarqué que la prise de médicaments contenant des molécules appelées benzodiazépines entrainaît des effets chez les patients similaires à l'hypnose. Observons les effets de ces molécules sur le cerveau et les enseignements que nous pouvons en tirer pour l'hypnose.

 

Pour commencer, la composition  des ces molécules s'explique par leur éthymologie:

- Azépine désigne un cycle à 7 chaînons avec 3 insaturations et un atome d'azote à la place d'un carbone.
- Di désigne les deux atomes d'azote présents.
- Benzo désigne l'ajout d'un cycle benzénique au cycle de diazépine. (Source: http://axel.guyon.free.fr/fonctionnement/fonctionnement.html)
Ceci créé la structure générale d'une benzodiazépine : 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Les benzodiazépines favorisent le sommeil, elles sont souvent utilisées en même temps que des anesthésiques pour diminuer leur dose. Leur principale action est de diminuer l’anxiété, qui est une dimension de la douleur. Un lien avec l’hypnose pourrait encore être fait car cela agirait sur la représentation que nous avons de la douleur. 
Les benzodiazépines ont un effet amnésiant antérograde : elles permettent d’effacer des événements pénibles et traumatisants de la mémoire. Ces molécules induisent aussi un important relâchement musculaire, aussi observable lors de l’hypnose. 


Les benzodiazépines hypnotiques sont de la famille benzodiazépine 1,4. Les azotes positionnés l’un par rapport à l’autre sur l’azépine déterminent s'il s'agit de benzodiézépines 1,4 ou 1,5 ou 2,3. Par exemple, les benzodiazépines 1,4 ont une structure avec des azotes positionnés en 1 et en  4 et sont éspacés par trois carbones. Le remplacement de l'atome d'hydrogène du benzène en position 7 par un autre atome est caractéristique des benzodiazépines.

 

Cet atome remplaçant influe sur la nature et la puissance de la molécule. Par exemple, le remplacement de l'atome d'hydrogène par le groupe nitro : NO2, va entraîner un effet hypnotique. En second exemple, le remplacement de l'atome d'hydrogène par un atome de chlore Cl va produire un effet anxiolytique (diminution de l'anxiété). 


Prenons comme exemple le benzodiazépam de formule C16 H13 CIN2O. Elle est la benzodiazépine la plus connue, elle délivre un effet anxiolytique, comme les deux médicaments que nous présenterons ci-près : la zopiclone et le zolpidem
 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Parmi les effets des benzodiazépines, les effets calmants (les plus attendus) sont dûs au fait que le Cl intracellulaire rejoint le neurone. Cela le rend ainsi moins excitable. En effet, le GABA, lié à son récepteur, entraîne une augmentation de la fréquence d'ouverture du canal chlore. Le récepteur GABA diminue l'activité nerveuse des neurones, c'est un complexe macromoléculaire rendu plus efficace par les benzodiazépines. Nous le verrons plus en détail  plus tard, dans la partie "comment la douleur est-elle ressentie?".

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Il n'y a cependant pas uniquement les benzodiazépines qui ont des effets hypnotiques. Certaines molécules qui n'ont pas exactement la même structure chimique que les benzodiazépines ont les mêmes effets que ces dernières. Elles auront les mêmes propriétés et agiront sur les mêmes récepteurs. Par exemple deux médicaments n'ayant pas la même structure chimique mais étant utilisés comme médicaments hypnotiques auront une action benzodiazépinique : la zopiclone et le zolpidem utilisés chez les patients lors des insomnies.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La durée de traitement avec des médicaments contenant des benzodiazépines doit être limitée. Une trop longue utilisation de ces molécules sur le corps pourrait conduire à une addiction ou des effets inverses à ceux recherchés. Pour éviter d'avoir recours à ces médicaments, il est conseillé de ne pas pratiquer trop d' activités avec excès, il faut également limiter la consommation de boissons sucrées ou énergisantes..., pouvant exciter et conduire à l'insomnie.  
 

En conclusion, plutôt que d'ingérer ces substances pouvant avoir des dommages collatéraux sur les patients, le recours à l'hypnose devient forcément une alternative très intéressante car elle fournit les mêmes résultats mais sans contraintes pour les patients.

précunéus

Région non activée du cerveau durant l'hypnose

Région non activée du cerveau durant l'hypnose

Schéma du cerveau humain avec ses régions inactivées lors de l'hypnose

Formule topoligique d'une benzodiazépine

Formule topologique d'une molécule de benzodiazépam

Formule topologique d'une molécule de zolpidem

Formule topologique d'une molécule de zoplicone

Schéma explicatif de l'ouverture du canal de chlore

Travaux Personnels Encadrés, années 2015-2016. Elèves Samih Eutamène , Achille Poupinel et Maxime Trentesaux de 1ère S.

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